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10/20/2021 Commentaires

PABLO ORTELLS, LA SCIENCE DU SUCCÈS

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"Ne cherche point à faire un coup d'essai fatal ;
Dispense ma valeur d'un combat inégal ;
Trop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire :
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
On te croirait toujours abattu sans effort ;
Et j'aurais seulement le regret de ta mort."

Pierre Corneille, Le Cid, Acte II Scène 2

​Cette pensée, que certains attribuent d'ailleurs originellement plutôt à Sénèque, a plus que largement survécu à son auteur, quel qu'il soit. Utilisés à l'envie, galvaudés même au fil du temps, ces bons mots se sont progressivement mués en une maxime œcuménique, qui rappelle à celui à qui elle est adressée que toutes les victoires ne se valent pas, et qu'il y a les méritants d'un côté, et les petits bras de l'autre.

Le pragmatisme soutient pourtant l'idée que le résultat l'emportera toujours sur la manière. Mais d'aucuns pourraient alors rétorquer que le pragmatisme n'est qu'un mécanisme de défense, qui s'évertue, coûte que coûte, à ignorer la dimension émotionnelle que la nature humaine espère de n'importe quel combat. Par conséquent, il existe naturellement des exemples qui forcent l'admiration en même temps que le verrou du cynisme et du réalisme. Et, dans ces cas-là, oui, certaines victoires sont plus éclatantes que d'autres. Oui, faire d'une ville de 50 000 habitants l'une des capitales du football européen est un exploit. Oui, ce que Pablo Ortells a réalisé à Villarreal est digne des plus grandes victoires du temps de Corneille, ou de Sénèque.


D'UN LABORATOIRE À UN AUTRE

L'histoire de Pablo Ortells démarre d'ailleurs comme dans les plus grandes légendes épiques. Notre héros est un directeur sportif de 40 ans relativement inconnu du grand public, ayant passé les vingt premières années de sa vie active au sein d'un seul et même club, le Villarreal CF, avant de rejoindre Majorque peu avant le début de l'été 2020. Mais sa destinée aurait pu être toute autre. Originaire de Castellón, province où se situe la petite ville de Vila-real, Ortells est avant tout un scientifique diplômé en chimie. Il aurait donc été logique pour lui d'intégrer, pourquoi pas, le grand laboratoire local UJI , et de poursuivre une honnête carrière de chercheur.

Sauf qu'Ortells nourrit une passion dévorante pour le football. Néanmoins, l'amour du jeu ne fait pas tout, et le joueur qu'il est est trop loin du niveau exigé pour espérer transformer cette passion en gagne-pain, aussi Ortells se dirige-t-il rapidement vers le coaching. Dès 19 ans, il intègre le staff technique du Villarreal CF et s'occupe des benjamins, tout au bas de l'échelle. Il passe ses diplômes d'entraîneur au fur et à mesure des années, prenant en charge diverses catégories de jeunes.

Une chance pour lui, le "Sous-marin jaune" est un club géré en bon père de famille par le président Fernando Roig. Au cours de son long passage, Ortells n'a connu qu'une descente en 2nde division, lors de la saison 2012/13, ponctuée par une deuxième place synonyme de retour immédiat parmi l'élite. Et, pour preuve de cette gestion efficace et raisonnée, sur les cinq dernières années, le budget du club a plus que doublé, pour arriver au 5ème rang national derrière le Barça, le Real, l'Atlético et le FC Séville. Pas mal pour cette bourgade de la banlieue de Valence qui figure à peine parmi les 150 plus grandes villes d'Espagne.
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Villarreal a toujours su caser du beau monde dans une toute petite ville (Crédits : editorial.uefa.com)


Sauf qu'à Vila-real, l'ingéniosité et l'organisation règnent en maître. Tant et si bien qu'Ortells a finalement bel et bien fini par atterrir dans un laboratoire, mais d'un autre genre. Chez les Groguets, on fait de la recherche sur l'inversion des champs de la fatalité, et sur la relativité des moyens économiques. Et, Après des années de recherche intensive, ces travaux finissent par donner leurs meilleurs résultats lorsque le Chilien Manuel Pellegrini débarque en Europe à l'été 2004 en sa qualité d'ingeniero (son surnom, ndlr), venu pour assembler toutes ces idées et en faire une machine à succès.


LES ANNÉES FASTES ET FURIEUSES

Après trois saisons de stabilisation au sein de la Liga suite à sa remontée en 2000, Villarreal enthousiasme après une huitième place acquise en 2003/04. Petit à petit, de grands joueurs sont séduits par le projet de jeu de Pellegrini, à l'image de Sonny Anderson, José Mari, Diego Forlán et surtout Juan Román Riquelme. En échec dans le Barça ultra pragmatique (tiens tiens...) de Louis van Gaal, l'Ultimo Diez, idole en Argentine et objet de culte à Boca Juniors avant même la fin de sa carrière, se relance d'abord en prêt puis de façon permanente dans le club qui lui offre les frissons d'Europe qu'il attendait tant.

Après une épopée légendaire en Champions League au cours de la saison 2005/06 et une demi-finale perdue face à Arsenal, Villarreal termine régulièrement en position d'européen, et s'installe durablement grâce à son travail de fond. Hormis l'incartade de 2012, le club démontre une stabilité et des ressources étonnantes. Aux manettes de la direction sportive, Antonio Cordón, un homme du cru quasiment inconnu du grand public, lui aussi.

Fidèle au club qui l'a lancé et l'a fait évoluer progressivement dans le grand bain du football professionnel, Cordón assure le rôle d'architecte en coulisse de 1999 à 2016, lorsque son travail obtient finalement la reconnaissance qui lui est due. Il part à l'AS Monaco bâtir une équipe maline et victorieuse, comme il a appris à le faire.
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Ortells (à droite) et son bras droit, Sergio Moya, désormais directeur technique à Majorque (Crédits : estaticos-cdn.prensaiberica.es)


UNE PROGRESSION EN SOUS-MARIN

Aux côtés et sous la supervision de Cordón, Pablo Ortells s'épanouit dans des responsabilités qui vont crescendo. D'abord entraîneur, il devient responsable de la formation et de l'acquisition de talents pour l'académie. Avec Rafa Juanes, Sergio Moya et Pascual Pegueroles, ils agissent dans l'ombre pour scouter les meilleurs talents espagnols. Et, si Villarreal a eu tant de succès dans l'intégration de ses jeunes au sein de l'équipe première, c'est en partie dû au travail d'Ortells, qui a découvert et pour certains formé certains éléments qui font désormais les beaux jours de l'équipe, à l'instar de Pau Torres, Samuel Chukwueze, Manu Trigueros ou Gerard Moreno.

Ortells est reconnu pour être un acharné de travail, doué dans les rapports humains, et de nature discrète. Un homme qui ressemble à son club, qui ne fait parler de lui que sur la durée d'un match. Aussi, lors du départ de son mentor en 2016, Villarreal n'hésite pas à lui confier le rôle, après 15 ans passés dans ce club dont il connaît les moindres recoins.

En guise de premier mercato, Ortells est servi : c'est à lui qu'est confiée la mission de céder au mieux le défenseur ivoirien Eric Bailly à Manchester United, qui ira jusqu'à dépenser 38M€ pour lui. Grâce à ce transfert et à la qualification en C1, Ortells tente de nombreux paris. Il fait venir les Italiens Roberto Soriano (14M€) et Nicola Sansone (13M€), Denis Cheryshev du Real (7M€), le solide Alfred N'Diaye (8M€), ou encore Adrián Lopez et Rafael Santos Borré en prêt. Au mercato hivernal, il négocie la très belle vente d'Alexandre Pato en Chine pour 18M€, quelques mois après l'avoir récupéré pour 3M€ seulement. Une brillante 5ème place récompense la saison des Groguets, malgré une élimination rapide en C1.

Pour son second été en charge, Ortells a du travail, et est confronté à un cas d'école, susceptible de faire ou défaire la réputation d'un directeur sportif : le départ du numéro neuf. Cédric Bakambu est vendu pour 40M€ à Guoan, une offre qui ne se refuse pas pour un club comme Villarreal. Le vieillissant mais expérimenté Roberto Soldado quitte également le club pour Fenerbahce, laissant le club dans l'obligation de recruter non pas un, mais deux buteurs. Ortells mise alors sur Enes Ünal, le longiligne attaquant turc de 20 ans transféré de Manchester City pour 14M€ après un prêt convaincant à Valladolid, et sur Carlos Bacca, en manque de temps de jeu au Milan AC.

Grâce à une très belle 5ème place, les choix d'Ortells se révèlent pour la plupart payants, à l'image notamment d'un Pablo Fornals recruté à Malaga et auteur d'une belle première saison. Mais au mercato suivant, Villarreal subit à nouveau la l'impitoyable loi de la chaîne alimentaire, et est contraint de céder certains de ses meilleurs éléments : Rodri file à l'Atlético pour 20M€, et Samu Castillejo au Milan AC pour 21M€. Ortells profite de ces rentrées et de la manne européenne pour frapper quelques gros coups, et montrer que sa timidité a des limites : Gerard Moreno revient au club pour 20M€, Karl Toko Ekambi signe en provenance d'Angers pour 18M€, et le Colombien Roger Martínez transforme son prêt en transfert définitif pour 15M€. Vicente Iborra (10M€), Santiago Caseres (10M€), Ramiro Funes Mori (9M€), Miguel Layún (4M€) et surtout Santi Cazorla (libre) complètent le tableau, montrant l'étendue de la palette d'Ortells.


BILAN EN JAUNE AVANT UNE VIE EN ROUGE ET NOIR
 

Mais la saison 2018/19 est pour le moins décevante, avec une 14ème place à la clé. Les trop nombreux changements dans l'effectif ont empêché la machine de tourner à plein régime comme d'accoutumée. Alors à l'été 2019, malgré la perte de Fornals, parti à West Ham pour 28M€, Ortells procède différemment, avec un peu plus de calme. Il priorise le nettoyage de l'effectif (départs de Sansone, Soriano, Cheryshev, N'Diaye, Semedo, Víctor Ruiz, Javi Fuego et Espinoza) avant d'ajouter quelques pièces ciblées pour compléter l'équipe en place. Paco Alcácer arrive pour 23M€, accompagné du prometteur Javi Ontiveros (7,5M€), du très expérimenté Raúl Albiol, de Franck Zambo Anguissa (prêt) et d'Alberto Moreno, en fin de contrat à Liverpool.

Après une nouvelle qualification en coupe d'Europe et une balance des transferts positive suite à son passage, Ortells décide de répondre favorablement à l'offre du RCD Majorque pour poursuivre sa carrière. Toutefois, le bilan de son mandat à Villarreal est compliqué à dresser, tant il a tenté de paris, dont certains ont sévèrement "floppé" : Enes Ünal, Roberto Soriano, Roger Martínez, pour les plus significatifs. Mais force est de constater que, malgré un turnover important et souvent imposé par les ventes forcées des meilleurs éléments aux gros d'Europe, Villarreal a su se maintenir à sa place de 5ème plus gros club d'Espagne.

De plus, Ortells, par son excellente connaissance des forces en présence au sein des équipes de jeunes, a permis à plusieurs joueurs d'éclore au sein de l'équipe première, et pour la plupart des joueurs de calibre international. Et, s'il n'est plus en poste au moment où Villarreal remporte la Coupe de l'UEFA en mai 2021, il est bel et bien à l'origine de la construction de l'effectif victorieux. Savoir vendre, recruter et développer des jeunes joueurs, choisir les entraîneurs capables de défendre un style de jeu alléchant tout en assurant des résultats de façon régulière, tout ce que Majorque cherchait désespérement pour retrouver l'élite et s'y installer, et attend désormais d'Ortells.
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Robert Sarver (à gauche), propriétaire des Phoenix Suns en NBA, et son ancien meneur et amoureux du ballon rond, Steve Nash (Crédits : estaticos-cdn.sport.es)


BIS REPETITA AUX BALÉARES ?

Mais pourquoi le directeur sportif du gratin du football européen aurait-il l'idée saugrenue de rejoindre une écurie de seconde division ? En réalité, pour Ortells, c'est assez simple. D'abord, après quasiment vingt années passées au sein du Submarino amarillo, il était temps de connaître autre chose. Ensuite, le richissime président Roig se montrait quelque peu envahissant, empiètant un peu trop sur les plates bandes d'Ortells, qui ne bénéficiait pas de toute la latitude qu'il souhaitait. Enfin, le projet de Majorque est ambitieux, le cadre de vie agréable, et l'expérience un vrai catalyseur pour la suite de sa carrière.

En effet, depuis janvier 2016, le club ilien est passé sous pavillon américain. C'est Robert Sarver, le propriétaire de la franchise de NBA des Phoenix Suns, qui a racheté 77% des parts du club à l'Allemand Utz Claassen, président depuis seulement deux ans. Ce dernier, qui reste toujours actionnaire (c'est le cas depuis 2010), cède sa place après avoir perdu entre 3 et 5 millions d'euros sur sa fortune personnelle, n'arrivant pas à faire ce qu'il souhaitait du club, malgré le soutien de la légende locale Miguel Ángel Nadal au poste de directeur sportif.

Sarver est un personnage bien connu des amateurs de basket, puisque sa franchise des Suns a longtemps été la cible de railleries concernant sa mauvaise gestion. La présence à ses côtés de l'ancien meneur de jeu canadien Steve Nash, amateur de football mais inexpérimenté dans la gestion d'un club, avait de quoi plaire sur le papier, mais inquiéter dans la réalité du quotidien. Mais les deux hommes ne s'inventent pas experts du football, et vont rapidement s'entourer de l'ancien joueur Javier Recio pour remplacer Nadal à la direction sportive.

Lorsque Robert Sarver rachète le club, celui-ci est alors 18ème en Liga 2, et flirte donc dangereusement avec la relégation. Malheureusement, les hommes de Vicente Moreno ne parviennent pas à inverser le cours des choses, et finissent même à la 20ème place. Grâce à deux montées successives, les Nord-Américains voient enfin leur rêve de Liga s'accomplir, mais suite à un recrutement qualitativement trop léger, le retour en Liga 2 au terme de la saison 2019/20 montre à quel point le club des Baléares doit se structurer pour espérer survivre au sein de l'élite.

Ortells est ainsi nommé en fin de saison 2019/20 au poste de directeur sportif, emmenant dans ses bagages Sergio Moya, son acolyte de Villarreal, qui est nommé directeur technique chez les Bermellones (les Vermillions dans le texte, du nom de la couleur du maillot). Moya était depuis 10 ans le responsable du scouting à Villarreal, et a une connaissance extensive et spécialisée du marché espagnol. C'est un choix stratégique qui montre la volonté de la nouvelle direction de répliquer au moins en partie le modèle des Amarillos : attirer les meilleurs talents nationaux accessibles, les développer, et les faire monter jusqu'en équipe première.

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Takefusa Kubo, Kang-in Lee et Matthew Hoppe sont le renouveau du RCD Majorque (Crédits : a.espncdn.com)


UN PROJET À LONG TERME

S'il est une lapalissade que l'on entend à longueur de temps dans le microcosme du football, c'est bien le sempiternel "projet à long terme". Pourtant, tout indique jusqu'à présent que ce soit bien ce type de processus qui ait été mis en place du côté de Majorque. D'ailleurs, on voit mal Pablo Ortells quitter un club européen pour un projet brinquebalant n'apportant aucune garantie en ce sens. Robert Sarver a épongé la dette de 27M€ en cinq ans, et a injecté 45M€ pour aider à la restructuration économique et sportive du club. Les bases ont été assainies, la compétence est présente quantitativement et qualitativement au sein de l'organigramme, et la feuille de route n'indique aucune étape de classement obligée.

Côté gestion, l'Américain a nommé dès son arrivée Alfonso Díaz au poste de directeur exécutif, lui qui occupait auparavant le poste de directeur financier du club depuis quatre ans. Depuis sa nomination en avril 2016, Díaz a accompli un travail monstre pour transformer un club au bord de la faillite en l'un des clubs les plus performants sur le plan financier.
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Sa recette ? Maîtrise salariale (bien aidée désormais par le salary cap imposé par la Liga), structuration progressive et efficacité sur le marché des transferts, en collaboration avec Pablo Ortells. L'objectif imposé par la direction est l'autosuffisance économique, et la pérennisation de l'institution à travers une structure saine et efficiente. Un vœu pieu pour de nombreux clubs, mais qui se mesure de façon tangible aux Baléares : Majorque est désormais le 2ème club le plus sain financièrement en Europe d'après l'étude menée par le site offthepitch.com (juillet 2021). Grâce à cette gestion efficace, Majorque peut désormais travailler sur la modernisation du centre d'entraînement et du stade de Son Moix. 

Sur l'aspect sportif, Ortells a les coudées franches, même s'il doit œuvrer avec un budget serré. Mais cela n'est pas un problème pour lui. Malin, celui-ci comprend aussi que dans les bons coups à réaliser, il y a chez certains joueurs qui possèdent un levier économique sous-jacent susceptible d'augmenter les revenus du club en plus d'améliorer l'équipe sportivement. C'est ainsi qu'en faisant signer cet été le Coréen Kang-in Lee librement suite à son refus de prolonger avec Valence, en reprenant le Japonais Takefusa Kubo du Real Madrid en prêt puis en signant l'Américain Matthew Hoppe, révélé l'an passé à Schalke qui n'a pu le conserver, Ortells a dépensé 3,5M€ au total pour trois joueurs "bankables", aux potentiels marketing rares et puissants. À titre d'exemple, lors de sa première saison en prêt, Kubo attirait une attention telle que Majorque était devenu le 4ème club le plus suivi sur YouTube, et même le 1er au Japon !

La visibilité à l'international permet évidemment au club de générer des profits divers : droits télé, merchandising, attractivité, et tourisme sportif comme culturel. Toutefois, ces fonds ne servent pas à renflouer les investisseurs, mais bien à permettre à Majorque de s'établir durablement en Liga. Il ne serait donc pas surprenant que dans les prochains mois, nous voyons des initiatives de la part du club pour maximiser ces leviers internationaux de diverses façons, et Ortells pourrait parfaitement répéter le processus pour générer de l'attention dans d'autres régions du globe.

Pour cet été en tout cas, ce dernier a également finalisé les prêts de Pablo Maffeo (Stuttgart), Rodrigo Battaglia (Sporting CP) et Fer Niño (grand espoir de Villarreal),  remodelant ainsi largement son effectif (18 départs, 10 arrivées) en vue d'un retour en Liga. Son seul regret reste bien entendu le départ de la pépite argentine Luka Romero à la Lazio, même si le très jeune milieu offensif ne souhaitait plus s'inscrire dans le projet. Treizième en championnat au moment où ces lignes sont écrites, le club majorquin est bien parti pour se maintenir en Liga. De l'aveu de l'entraîneur Luis García Plaza, autre trouvaille et ancienne connaissance d'Ortells du temps de Villarreal, la direction n'exige pour le moment rien d'autre que le maintien, et d'avancer pas à pas.

Désormais libre dans son propre laboratoire, loin de chez lui, le jeune chimiste applique le savoir-faire qu'il a studieusement appris aux côtés d'un chercheur de renom. Dans un contexte qui aurait pu faire craindre, comme cela a déjà été vu plusieurs fois, la perte d'une d'identité au profit d'une impatience compulsive suite à l'arrivée d'investisseurs américains, Ortells se retrouve en réalité dans un projet qui semble en réalité sain, organisé, malin et à l'abri des regards, pour l'instant. Un climat qu'il connaît bien, et dans lequel il a fait ses plus belles trouvailles. Il peut alors espérer triompher une nouvelle fois, au prix de nombreux périls dont personne, même les pragmatiques acharnés, ne pourra douter.
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